Action & lobby
Et si les Nivellois avaient la possibilité de faire leurs déplacements dans Nivelles à vélo ? Et si les jeunes Nivellois pouvaient devenir autonomes dans leurs déplacements à Nivelles ? Cela ne contribuerait-il pas à une plus grande égalité ? Avoir la possibilité de se passer d’une voiture pour conduire ses enfants à l’école permettrait une belle économie à de nombreuses familles. Avoir l’occasion de se rendre aux activités extrascolaires à vélo serait également une belle opportunité pour les jeunes qui n’ont pas la chance d’avoir des parents ou grands-parents pour les conduire partout à partir de 15h30.
Après l’effervescence de l’opération « Viva For Life », nous aimerions poser ces quelques mots afin de promouvoir le vélo. Notre intention est de vous faire réfléchir au fait que la politique du « tout-à-la-bagnole » renforce la précarité de certaines familles et que par opposition, la promotion du cyclisme est une mesure sociale.
Prenons deux exemples concrets afin d’illustrer ces propos. Pour les habitants de Nivelles, la plupart des établissements scolaires se situent dans un rayon de 3 km. Le moyen de transport le plus efficace aux heures de pointe pour cette distance est très clairement le vélo. Malgré la proximité de ces nombreux établissements, les parents font pratiquement tous le choix de la voiture.
Prenons maintenant l’exemple d’une garde-malade ou d’une aide ménagère qui habite Nivelles et qui travaille dans des familles de Nivelles. Cette personne pourrait très facilement se déplacer dans Nivelles à vélo et donc éviter de nombreux frais en se passant d’une voiture. Ces personnes choisissent cependant de prendre le taxi, ce qui coûte minimum 8€ pour un aller simple.
Après discussion avec ces personnes, on se rend compte qu’ils n’osent pas faire les trajets à vélo à cause du manque d’infrastructures cyclables dans Nivelles et surtout de la vitesse trop élevée des voitures. Même se déplacer à pied avec une poussette pour conduire son enfant à l’école est rarement possible vu la largeur et l’état des trottoirs. Cela renforce donc le sentiment de dépendance à la voiture et la plupart des familles se sentent contraintes d’en avoir une voire deux. Et cela a un coût qui peut être très lourd pour certaines familles.
Il est donc urgent de repenser nos modes de déplacement et de redonner une place aux cyclistes, et aux modes actifs de manière générale, sur nos routes. Nous souhaitons donc demander avec insistance aux personnes qui ont le pouvoir de décision de ne plus concevoir de nouvelles rues, de nouveaux immeubles, de nouveaux supermarchés ou toute autre infrastructure urbaine sans penser à la place que les modes actifs pourront y avoir. Lorsqu’ils donnent leur accord pour tout nouveau projet immobilier, nous leur demandons de penser aux gens qui ne peuvent se permettre l’achat d’une voiture ou aux jeunes qui n’ont pas de parents pour les conduire partout .
A notre échelle (la locale Nivelloise du GRACQ) et en collaboration avec un bon nombre de commerçants indépendants de Nivelles, nous avons tenté de faire réfléchir les Nivellois à l’utilisation du vélo pour les petits trajets. Nous nous sommes unis afin de motiver un maximum de personnes à tester cette folle aventure cycliste. Pour ce faire, nous avons créé l’action « Réfléchissez ! » et avons offert des gilets verts réfléchissants à tous les cyclistes qui nous ont rendu une petite visite le 23 décembre à vélo dans la rue de Namur. Ces gilets ont été financés par des commerçants aclots. Une nouvelle édition de cette action aura lieu lors de la braderie, le jeudi de l’Ascencion.
Développer le cyclisme est donc bel et bien une mesure sociale. Cela permet aux familles précarisées de réduire leurs frais de déplacement de manière considérable et donne de l’autonomie aux jeunes. De plus, cela renforce le commerce local qui a besoin d’être soutenu lui aussi. En espérant que ces quelques lignes en feront réfléchir plus d’un…